C'est armée de mes bottes de pluie, de mon imperméable et de
mon parapluie que je suis partie pour Budapest. On annonçait des orages et de
la pluie intermittente pour tout le long congé de Pâques. La pluie est vraiment
ce qu'il y a de plus désagréable quand on voyage. Heureusement pour nous, mon
attirail a su repousser les nuages de quelques jours. Nous sommes débarqués à
Budapest sous le soleil, où le mercure indiquait un plus qu'agréable 24°C . Oui, nous avions réussi
à déjouer Dame nature, mais pour combien de temps?
Une fois arrivés à notre auberge, le Lavender Circus Hostel,
une auberge qui se spécialise dans les chambres privées (donc pas de groupes
scolaires ou de bachelor party), nous
avons eu droit à une introduction personnalisée de Budapest. Je ne sais pas si
c'est une tradition d'Europe de l'Est ou des très petites auberges, nous avions
aussi eu droit au même traitement à Cracovie. Donc l'employée de l'auberge est
venue s'asseoir avec nous pour nous donner quelques recommandations de trucs à
voir et à faire, ainsi que des suggestions de restos et de bars. J'avais aussi
une liste que mon coéquipier de balle-molle G le Hongrois m'avait aussi
envoyée. Avec tout ça, nous n'avions pas le temps de nous ennuyer!
Afin de profiter de la belle température qui s’offrait à
nous, nous avons décidé de faire une balade en ville en commençant par le
longer le mythique Danube. Une des choses que j’aime le plus dans une ville,
c’est l’art public. Budapest croit, comme moi, que l’art public est une
richesse et cela se voit par le nombre de statues qui se trouvent ça et là. Une
des œuvres d’art public les plus connues de Budapest est le monument
commémoratif de l’holocauste «Souliers au bord du Danube». La soixantaine de paires
de souliers ont été érigées à la mémoire des Juifs qui ont dû enlever leurs
souliers avant d’être fusillés par le fasciste Arrow Cross et dont les corps
sont tombés dans le fleuve pour être emportés par le courant pendant la
Deuxième Guerre mondiale.
Sur une note plus joyeuse, Budapest a su garder le côté
grandiose des années fastes de l’empire austro-hongrois. L’architecture est
simplement magnifique. En fait, c’est à cette époque que Budapest est devenue
une seule ville, d’une vue administrative, bien sûr, car encore aujourd’hui, on
fait référence aux anciennes villes : Buda à l’ouest du Danube, Pest à
l’est, et Óbuda, le plus vieux quartier de Buda. Donc en marchant du côté de
Pest, la vue sur Buda est impressionnante, de jour comme de nuit.
S’il y a beaucoup d’attraits touristiques du côté de Buda,
c’est du côté de Pest que tout se passe : la rue commerçante, les restos,
les bars, les autres attraits touristiques, bref la vie! Le destin a aussi fait
que mon ancienne collègue Miss S se trouvait à Budapest pendant ce même week-end,
nous en avons donc profité pour faire du rattrapage. Même en soirée la
température était toujours aussi agréable, alors je peux maintenant affirmer
avoir eu mon premier repas sur une terrasse en 2012. À la suggestion de
l’employée de l’auberge, nous avons choisi un des multiples
restaurants-terrasses situés sur la Ráday utcá. Si mes deux compagnons ont
testé la cuisine hongroise dès le premier soir, je suis restée un peu
traditionnelle en y allant avec des pâtes. Cette rue se trouve dans le quartier
étudiant, donc les prix sont très abordables, il y a aussi plusieurs bars qui
semblaient très chaleureux, mais nous avions déjà un plan pour la soirée.
Budapest regorge de bars originaux et décontractés nommés romkocsma (bar en ruines), des endroits
comme on en voudrait plus en Europe de l’Ouest et en Amérique, mais qui ne
pourrait avoir que de pâle copie pour des raisons de santé, de sécurité et de
risque d’incendie. Bon dit comme ça, vous avez l’impression qu’on ne peut pas
sortir vivant de ces endroits, mais oui on le peut, la preuve j’écris cet
article. Notre choix c’est arrêté sur Szimpla, une autre recommandation des
filles de l’auberge. La décoration est aussi éclectique que la foule qui s’y
trouve. J’ai dû utiliser le flash pour qu’on puisse y voir quelque chose, mais
ça gâche l’ambiance.
Donc, ce bar se trouve dans des logements abandonnés,
certaines pièces des appartements ont gardé leurs murs, d’autres ont été
abattus pour faire de plus grand espace, la cour intérieure devient une grande
terrasse, tous les meubles sont complètement dépareillés, bref c’est un chaos
stylisé! J’ai vraiment adoré cet endroit, mais le bas prix de l’alcool n’aide
pas votre mal de tête du lendemain, je vous avertis! Surtout si Miss S décide
de demandé un shooter de liqueur
traditionnelle hongroise. AVERTISSEMENT : si on vous offre du Unicum, il
faut poliment refuser ou courir dans la direction opposée, c'est au choix, car cet alcool est vraiment la chose la plus infecte que je
n’ai jamais goûtée. Une bouteille d’eau entière s’est imposée après cet
horrible shooter. Miss S, ma
vengeance sera terrible (j’ai failli t’en acheter une bouteille à la boutique
hors-taxe!!!!), tu n’as qu’à bien tenir.
Donc, après une soirée arrosée, quoi de mieux que d’aller au
spa? Ça tombe bien, la ville regorge de thermes. Nous avions l’embarras du
choix, mais nous sommes allés avec la recommandation de G le Hongrois, et nous
n’avons pas été déçus. Beaucoup de bains sont séparés homme/femme, alors quand
on voyage en couple, ce n’est pas génial! Vivement les bains mixtes de
Széchenyi Fürdő dans le magnifique Városliget (le nom hongrois semble plus joli
que sa traduction française : parc municipal!).
L’endroit est à couper le souffle, il faut vraiment le
savoir que des bains thermaux se cachent dans ce bâtiment. Une fois à
l’intérieur, c’est tout aussi beau, mais mon déchante vite lorsque qu’on essaie
de comprendre comment faire pour acheter un billet. La liste des prix est très
longue, il faut faire le tour du hall d’entrée pour trouver le panneau dans une
langue qu’on comprend, mais on n’y comprend rien donc on pose plein de questions
aux guichetières dont on ne comprendra rien de leur réponse tant leur anglais
est très approximatif et le petit trou dans la vitre du guichet ne nous aide
pas à bien entendre la réponse… Mais bon, on a bien réussi à obtenir deux
billets d’accès et une cabine pour se changer qui sert aussi de casier. Il n’y
a pas que les guichetières qui offrent un mauvais service, disons que quand je
demande des directions dans un labyrinthe je m’attends à plus que «C’est par
là», car toutes les indications sont seulement en hongrois! Donc une fois que l’on
connaît le chemin, on peut enfin apprécier la détente.
On trouve plusieurs
bains à différentes températures oscillant entre 28°C et 38°C . Nous nous sommes rendu
compte que vers la fin de matinée que nous ne devrions pas resté plus de 20
minutes par bassin, heu oups! Nous avons aussi fait un tour dans le sauna, mais
comme C l’Irlandais n’avait jamais essayé la chose, nous n’avons pas sué très
longtemps. Plongés dans toute cette eau chaude et réconfortante, on ne se doute
pas vraiment pas que la déshydratation nous guette à grands pas (et le
personnel au service à la clientèle impeccable *tousse* ne nous avertis pas du
tout qu’il faut penser à s’hydrater quand on est plongés dans ces centaines de
litre cube d’eau). Donc même si le service à la clientèle de semble pas être la
force de la place, la beauté et l’aspect relaxant de l’endroit vaut le détour. N’oubliez
pas de vous hydrater par contre. Nous avons dû engloutir plus de 5 litres d’eau chacun
pendant le reste de l’après-midi!
Pour notre dernière journée complète, nous avons décidé
d’aller faire un tour du côté de Buda et d’aller voir le château. Nous étions
encore déshydratés de la veille et très paresseux, donc nous avions comme
objectif de prendre le funiculaire pour escalader la « montagne », eh
bien, nous n’étions pas les seuls à avoir eu cette super idée. Comme la file d’attente
semblait plus éprouvante que de monter les escaliers! Donc une marche à la
fois, nous avons fini par atteindre le sommet.
C’est un peu dommage qu’il ait
fait si gris, mais nous avons quand même bien profité de l’architecture. Nous
avons aussi participé à une foire de Pâques où certains commerçants portaient
des costumes traditionnels hongrois et nous sommes tombés par hasard sur le
changement de la garde, rien à voir avec celle de Buckingham Palace.
Comme les nuages et la pluie nous menaçaient, nous en avons
profité pour aller visiter un pub recommandé encore une fois par G le Hongrois,
le Café Lánchíd Söröző, parfait pour un samedi après-midi nuageux. Nous avons donc
opté pour rester au chaud auprès de bon petits repas simples et délicieux, mais
nous avons mal calculé notre affaire, car il pleuvait à seaux, nous avons
pressé le pas pour rentrer à l’auberge. Il y avait un repas communautaire
d’organisé à l’auberge, nous avons cuisiné un plat typiquement hongrois le Paprikás Krumpli, soit dans sa
traduction littérale : les patates au paprika. Très simple, patates,
oignons, saucisses et paprika, mais très réconfortant, comme tout plat à base
de patate! Comme la pluie tombait toujours et pas rien qu’un peu, ce souper de
groupe était plus que bienvenu, surtout que nous avions tellement marché dans
les jours précédents que nous étions épuisés.
Mis à part notre shooter
d’Unicum, notre voyage c’est très bien déroulé et je vous recommande fortement
d’aller faire un tour à Budapest si vous en avez la chance! Je ne peux pas en
dire autant pour notre retour à Londres par contre. Oh mon dieu, nous avons
passé plus de 9 heures dans le transport, en incluant l’attente. Le vol a été
retardé à la dernière minute, nous avons poireauté pendant près de 30 minutes
dans la navette qui devait nous mener à l’avion, puis on nous a demandé de
rentrer dans l’aéroport pour attendre encore une heure, tout ça sans vraiment
nous faire expliquer pourquoi le vol était retardé… C’était la deuxième fois
que je volais avec WizzAir et c’est fort certainement la dernière fois. Même
les vols de RyanAir sont plus agréables, je ne pensais pas qu’il était possible
d’avoir autant peu d’espace pour les jambes et avoir les genoux du colosse de
derrière dans le dos pendant 2h30 quand tu as mal au dos, ce n’est vraiment pas
la joie.
Sur ce, pour plus de photo, c’est ici.
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